Le testament d’Alix de Lalobbe
(daté de 1305 et non de 1270 comme précisé dans la carte postale)
Extraits commentés du cartulaire de l'Abbaye de Signy
Le 29 septembre 1305, Aalis ou Alix, dame de Sery et Lalobbe, veuve de Arnoud de Beaufort rédige son testament. Après avoir révoqué tous ses précédents testaments, Aalis demande à ce que toutes ses dettes soient réglées, parmi l’énumération des créanciers figurent les pauvres de Lalobbe, le curé et frère Jehan le tavernier.
Item as povres(pauvres) de la Lobbe quatorze livres Parisis[1] Item au Cureit(curé) de la Lobbe c est a savoir Monseigneur Guillaume sept livres Parisis. Item a frere Jehan le tavernier de la Lobbe cens & deux sols[2]
Parmi ses nombreux legs, plusieurs sont faits au bénéfice des habitants et de la paroisse de Lalobbe.
Legs d'Alix de Lalobbe
Comme déjà mentionné dans le testament de son époux, Aalis ordonne la fondation d’une chapellenie dans sa demeure de Lalobbe et attribue au chapelain un quart des revenus du four banal ainsi que des céréales à prendre sur le moulin de Lalobbe. Elle autorise son fils aîné Ernous à acheter une maison pour loger le chapelain qui sera exonéré de toutes redevances.
Détail des legs (texte original)
Aalis demande à être inhumée dans la chapelle qui sera construite au moulin neuf de Signy et à reposer auprès de son mari et de son père.
Détail dernières volontés (texte original)
Très pieuse, Aalis de Lalobbe fait de nombreux dons à des institutions religieuses de Reims, des Ardennes et de Belgique ainsi qu’à tous les curés du doyenné et demande à ce que des pélerinages soient faits.
Elle charge ses exécuteurs testamentaires, l’Abbé de Signy, Ernoul son fils et Jehan de Tuigny, de faire respecter ses dernières volontés en faisant appel à des autorités supérieures si besoin et même de déshériter ses héritiers qui ne les respecteraient pas.
Détail respect des dernières volontés (texte original)
[1] Parisis : La livre parisis (ou livre de Paris) était une monnaie de compte utilisée en France à partir du Moyen Âge et jusqu'au XVIIe siècle, en référence aux espèces monétaires fabriquées par l'atelier de Paris. À partir du XIIIe siècle, elle coexiste avec la livre tournois avant d'être interdite en avril 1667.
[2] Sol ou sou : Unité monétaire valant le vingtième de la livre
[3] Cote ou cotte : Tunique à manches, portée par les deux sexes de toute condition, ajustée sur le torse, un peu plus ample à partir des hanches, plus ou moins longue (jusqu'aux chevilles, puis, progressivement, jusqu'au genou)
[4] Anuel ou annuel : Office célébré à la mémoire d'un défunt (soit à la date anniversaire de sa mort, soit tous les jours - ou toutes les semaines - dans l'année qui suit son décès
[5] Soulieres très certainement Solières en Belgique où existait une abbaye, fondée par les seigneurs de Beaufort
[6] Oeuvre de l’église : Revenus affectés à la construction, à l'entretien, aux réparations des bâtiments d'un édifice religieux
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