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Les premiers instituteurs (1792 à 1859)

Dernière mise à jour : 2 oct.

C’est au cours de la Révolution française que l’usage du terme "instituteur" se généralise : il est celui qui institue la République, la nation, dont il diffuse les idéaux.                

 En l'an II la Convention vote un texte fondateur, qui rend l'enseignement laïque et gratuit. et un amendement rendant l'enseignement obligatoire en France. Les pouvoirs publics envisagent l'organisation d'un enseignement d'État. Le magister de village et le clerc paroissial qui faisaient office de maître d'école sont remplacés par les instituteurs dont le corps est formé par la loi du 12 décembre 1792 qui a pour objectif d'ouvrir l'enseignement primaire à tous.

En 1795, la loi confie l'organisation des écoles primaires aux communes qui sont tenues de fournir aux instituteurs un local, tant pour leur servir de logement que pour recevoir les élèves. L'instruction n'est plus gratuite, ni obligatoire.  Les instituteurs ne sont plus salariés de la République mais reçoivent de chacun de leurs élèves une rétribution annuelle. L’administration municipale peut exempter de cette rétribution un quart des élèves de chaque école primaire, pour cause d’indigence. La loi donne également la liberté de créer des établissements privés. Le programme d'enseignement est restreint ; on enseignera à lire, à écrire, à calculer, et les éléments de la morale républicaine.


1792 - 1797 Charlemagne Forest

Il est né en 1763 à la Férée. En 1781, il est employé dans les fermes du roi à Mainbressy, puis tisserand lorsqu'il  épouse Marie Anne Lelievre en 1785. De cette union naissent quatre enfants entre 1786 et 1791 à la Férée. Il apparait, ensuite dans les registres d'état civil de Lalobbe en tant que témoin, le 22/8/1792, il est alors qualifié de maître d’école, puis d'instituteur le 16 brumaire an 6 ( 11/1797). Par la suite, on retrouve sa trace en tant que contrôleur des contributions directes à Rocroi en 1810, puis à Fumay en 1821. Il décède à la Férée en 1842.


1798 à 1802 Absence d'instituteurs,

En 1802, le curé de Lalobbe, Claude Antoine Deliart fait part à l'Evêque de Metz de l'absence de maître d'école depuis plusieurs années :

Depuis trois ou quatre ans la paroisse de Lalobbe manque d'instituteur. Les enfans sont sans subordination et sans instruction. [...] Il y a 15 jours qu'il s'en est présenté un. J'ai été prié de le presenter : les habitants esperoient que mes representations détermineraient le maire à etre plus traitable. Il n'est pas possible de vous rendre les reproches ameres que j'ai recus du maire et les effets de sa haine qui me suscitaient de sa part toutes tracasseries. Les habitants réclament en ce moment l'autorité du sous prefet pour les pourvoir.

Les doléances des habitants ont été entendues puisque le 6 décembre 1802, selon un nouvel échange entre le curé Deliart et l'évêché :

Les habitants de Lalobbe ont été écoutés du sous préfet Il a ordonné de procéder de suite au choix et à la nomination d'un maitre d'école qui a pris aussitôt possession. Le maire s'est obstiné à n'y pas concourir.

Dans ces échanges de correspondance, le maître d'école n'est jamais nommément cité. S'agit-il de Nicolas Joseph Gérard âgé de 45 ans qu'on retrouve sur les registres d'état civil en 1804 en tant que témoin ?


 

Nicolas Joseph Gerard


Natif en 1762 de Rouvroy sur Serre, , il est maître d’école au Frety lorsqu'il s'y marie avec Margueritte Jullien, quatre enfants naissent au Frety entre 1788 et 1794, puis un cinquième à Givron en 1800

En 1804, il apparaît dans les registres d'état civil de Lalobbe comme témoin en tant que maître d'école. Il est également qualifié de clerc et chantre de la paroisse. En 1816, il figure encore dans les registres d'état civil comme témoin de plusieurs actes.

En 1818, il est qualifié d'ancien maître d'école, toujours à Lalobbe. Nicolas Joseph Gérard est décédé le 31 octobre 1830 à la Sauge Aux Bois. Pierre Carton instituteur est témoin de son décès.

 

Jean Nicolas Satabin

Il est né en 1786 à La Romagne et se marie en 1808 avec Louise Elisabeth Montmarte de Lalobbe ; dans son acte de mariage, il est déclaré instituteur domicilié à Gauditout. A Lalobbe, naissent quatre enfants (1809-1810-1812-1813). Dans leur acte de naissance, Jean Nicolas Satabin est qualifié d'instituteur ou d'arpenteur. Comme beaucoup d'instituteurs à cette époque, le peu de revenus l'oblige à compléter ses émoluments, ainsi il s’adonne à des travaux d’arpentage, d'autres sont bedeau, chantre, sonneur de cloche, ou encore secrétaire de mairie.

Il réside ensuite à Rocquigny où naissent deux enfants en 1814 et 1816 puis à Chaumont Porcien où naissent sept enfants entre 1818 et 1828. Il exerce la profession d'arpenteur géomètre. Sur ses treize enfants, trois décèdent en bas âge. Un fils sera commis greffier au tribunal civil de Rethel et un autre décèdera à l'âge de 20 ans à Vitré (35) où il était en garnison. Une de ses filles sera blanchisseuse à Paris et s'y mariera. Il décède en 1871 à Chaumont-Porcien au domicile d'un de ses gendres Jean Jacques Montel.


 

Pierre Carton

Né 15/10/1795 à Franqueville (02), il est domestique en 1816 à Aubenton où il se marie le 14 août avec Marie Anne David, également domestique, originaire de Lalobbe. Dès le mois d'octobre 1816, il est instituteur à Lalobbe et signe un premier acte de naissance en tant que témoin.

Neuf enfants naissent à Lalobbe entre 1817 et 1830. On sait qu'il réside dans sa maison près de l'église où un enfant en bas âge y décède. Pierre Carton fera toute sa carrière à Lalobbe jusqu'en 1856 ; en 1861, il perçoit une pension pour 44 années de service en tant qu'instituteur. Il décède à Lalobbe le 5 mai 1875.


 

Louis Collet

Louis Collet est né le 24 septembre 1819 à Justine. Il se marie en 1849 à Seraincourt avec Louise Ombreline Leleu, il est alors instituteur à Wadimont. En 1856, il est nommé à Lalobbe jusque fin 1859. En 1858, un enfant née à Lalobbe. Il sera ensuite muté à la Neuville en Tourne à Fuy durant 12 ans (selon les notes inscrites dans des registres d'état civil de Lalobbe, on le retrouve effectivement en tant que témoin dans des actes de cette commune entre 1861 à 1865). Il décède à Justine, son village natal le 11 avril 1880 âgé de 61 ans.

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