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Les sapeurs-pompiers de Lalobbe

Les premières traces d'organisation de lutte contre l'incendie remontent à l'Antiquité dans la ville de Rome.


Vers 595 à Paris, un roi mérovingien Clotaire II, dota la ville de vigiles ou gardes de nuit chargés de veiller aux incendies. A cette époque les maisons étaient alors toutes construites en bois et serrées les unes contre les autres. Le moindre feu pouvait prendre rapidement des proportions gigantesques et embraser tout un quartier en un rien de temps.


En 802, Charlemagne établira dans les grandes villes une organisation chargée de la protection en créant un corps de « veilleurs de nuit » et en imposant le couvre-feu.


Le saviez-vous ? Le couvre-feu de Charlemagne n'avait pas du tout la même signification qu’aujourd’hui. À cette époque, il s'agissait seulement d’éteindre ou de couvrir le feu dans les cheminées avant d’aller se coucher pour limiter le risque d'incendie durant la nuit. Cette obligation nécessitant d'être à son domicile, on l'associa bien plus tard au fait de devoir rentrer chez soi.


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Petit historique des la lutte contre les incendies depuis le 16ème siècle

Au XVIe siècle, chaque corporations du bâtiment intervient avec ses propres outils : couvreurs et charpentiers avec leurs échelles, cordiers avec leurs cordes, tanneurs avec leurs seaux de cuir, menuisiers et forgerons avec leurs haches. Leur rôle consiste à faire « la part du feu », en démolissant avec leurs outils plusieurs maisons intactes pour sauver le quartier dans son ensemble. Le matériel se compose de seringues, instruments dérisoires devant les grands sinistres.

 

Au XVIIe siècle, les ordres mendiants, en particuliers les Capucins se joignent aux corps de métier pour participer à l’extinction avec méthode et grande ardeur malgré le manque de protection (sans casque, en sandales et robe de bure). À la fin du XVIIe siècle malgré l’apparition des premières pompes à bras tirées par plusieurs pompiers, les habitants doivent organiser une chaîne humaine pour alimenter la pompe depuis un point d'eau (rivière, fontaine, puits).


Tout au long du XVIIIème siècle, les communes instaureront des règles de constructions des maisons, l'obligation de ramonage des cheminées et des fours, le remplacement des toits en chaumes par des tuiles.


Au XIXe siècle, la loi de mars 1831, autorise la formation d’une partie de la Garde Nationale(*) en corps de Sapeurs-Pompiers. Dès lors, on distingue deux modèles de compagnies :

• Les Sapeurs-Pompiers communaux appointés et entretenus par la commune. Ils sont indépendants de toute organisation militaire.

• Les Sapeurs-Pompiers volontaires appartenant à la Garde Nationale.


(*) La Garde nationale placée, dès 1790, sous l’autorité municipale est une « milice » urbaine formée de tous les citoyens actifs, âgés de 20 à 60 ans. Le service est obligatoire et conduit les gardes à porter assistance, en cas de nécessité.


La loi du 5 avril 1884 confie à l’autorité municipale le soin d’organiser dans chaque commune le service de secours contre l’incendie.


En 1903, un décret réaffirme le rôle des Sapeurs-Pompiers et précise le recrutement. Chaque commune habille ses pompiers selon ses moyens. Le casque est cependant obligatoire. Ils peuvent être armés du fusil modèle 1874.


En 1925, les pompiers sont désarmés, ils perdent leur qualité militaire (sauf Paris et Marseille) et dépendent désormais du Ministère de l’Intérieur. À partir de là, les communes doivent assurer l'entretien des services d’incendie et sont autorisées à s’associer pour entretenir un corps de sapeurs-pompiers.


En 1955, la loi vient donner un cadre légal à l'activité des services départementaux de protection contre l'incendie. La gestion est alors confiée à une commission administrative, la commission spéciale d'incendie, sous contrôle du préfet du département.



Les sapeurs-pompiers à Lalobbe


Les comptes administratifs et les budgets de la mairie de Lalobbe conservent les traces des dépenses consacrées à la lutte contre l'incendie depuis 1831.


Ainsi, sont enregistrés au fil des ans :

  • la visite des fours et cheminées (tous les ans)

  • l'entretien des aqueducs, fontaines, mares et puits (tous les ans)

  • l'entretien des pompes à incendie et accessoires

  • les indemnités des sapeurs pompiers

  • les achats de sceaux, de boyaux pour les pompes, de casques, de pantalons, de képis, de tambour

  • En 1830-31, une remise pour la pompe est construite (à proximité de l'ancien presbytère), puis une nouvelle en 1887-89.

  • En 1847, achats de 30 casques

  • En 1868, les anciennes armes des pompiers sont réintégrées et de nouvelles leur sont délivrées.

  • A partir de 1898, la municipalité perçoit une subvention destinée à l'acquisition de matériel.

  • En 1909, une nouvelle pompe à incendie est achetée.



En 1896, les pompiers de Lalobbe sont gratifiés pour leur participation dans deux incendies.


Le petit Ardennais 30/07/1896
Le petit Ardennais 30/07/1896


Quelques noms


Le courrier des Ardennes 9/10/1852
Le courrier des Ardennes 9/10/1852

En 1852, Pierre Legros-Druart est nommé sous-lieutenant des sapeurs-pompiers de la subdivision de Lalobbe.


Il était né sous la révolution (17 germinal de l'an 11) et exerçait la profession de tailleur d'habits. En 1824, il épouse à Lalobbe Marie Louise Druart.


Il décède en 1879 à l'âge de 76 ans, il est alors qualifié de "négociant".




En 1897, la subdivision de Lalobbe est composée de 30 sapeurs pompiers dirigée par Emille Tisseaux en tant que sous-lieutenant. (Annuaire administratif cote AD08 : 1897, PERH43 86)


Journal officiel du  19/7/1904
Journal officiel du 19/7/1904


Emile Tisseaux est né à Signy l'Abbaye en 1844.


Il réside aux forges du Hurtault où il est mouleur et épouse en 1872 à Lalobbe Sidonie Cugnart habitante de Gauditout. En 1893, il est cultivateur à Gauditout ; il est alors veuf depuis 5 ans et se remarie à Draize.


Emile décède à Lalobbe en 1932 à l'age de 88 ans.



Le courrier des Ardennes 28/4/1897
Le courrier des Ardennes 28/4/1897

Après avoir reçu un diplôme d'honneur pour ses 30 ans de service en 1897, Charles Eugène Jacob reçoit en 1907, diplômes d'honneur et médaille d'argent. (Il est l'arrière-arrière grand père de Cédric et de ses frères et soeurs).


Charles Eugène Jacob était scieur de long. Marié deux fois il avait eu de son premier mariage, un fils, Charles Auguste tué lors de la première guerre mondiale et dont le monument mort garde la mémoire.


Il est décédé à Lalobe en 1945 à l'âge de 87 ans.


Journal officiel  du 24/7/1907
Journal officiel du 24/7/1907

Sylvain Mathieu (photo fournie par R. Lacaille)
Sylvain Mathieu (photo fournie par R. Lacaille)

En 1925, Sylvain Mathieu est nommé sous-lieutenant des sapeurs-pompiers de Lalobbe. (Le Petit Ardennais 9-10 nov 1925)


Né à Fléville(08) en 1886, il est fermier et exploite la ferme de Gauditout depuis 1924. Il y résidera jusqu'à son décès en 1957-58.





En 1950, le maire de la commune, Mr Dereims atteste des pillages et dégradations commises au matériel des sapeurs pompiers par les troupes allemandes en 1940.


Un état du matériel à renouveler est dressé. On y constate que le corps des sapeurs pompiers était constitué d'un officier, d'un sous-officier et de 21 sapeurs.


Dossier Dommages de guerre cote 13R 1261 (AD08)
Dossier Dommages de guerre cote 13R 1261 (AD08)

Le chef de corps des sapeurs pompiers,Charles Mahut atteste de la livraison d'une échelle en 1952.


Dossier Dommages de guerre cote 13R 1261 (AD08)
Dossier Dommages de guerre cote 13R 1261 (AD08)

Charles Mahut était forgeron. Il était l'époux de Marthe Barroué, la famille était composée de cinq enfants : Jean-Pol, Francine, Andrée, Claudine et Mariline (recensement de 1968).



En 1951, le drapeau des sapeurs-pompiers de Lalobbe leur est remis à l'occasion du 14 juillet. Ce drapeau avait été dérobé par les allemands en 1940 et caché durant 4 ans en Belgique


L'Ardennais du 12 juillet 1951
L'Ardennais du 12 juillet 1951


Les habitants étaient reconnaissants envers leurs pompiers tels Mr Louis Davesne et Melle Mangeart qui à l'occasion de leur mariage font un don aux sapeurs-pompiers de Lalobbe.


L'Ardennais 4/12/1952
L'Ardennais 4/12/1952

Aujourd'hui, la remise à pompes a disparu et le corps des sapeurs-pompiers de Lalobbe n'existe plus, (j'ignore à quelle date il a été supprimé).


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