La dîme était un impôt obligatoire créé dès le 4ème siècle. C'était un impôt levé par et pour le Clergé, correspondant à une certaine part de la récolte, variable selon les régions de France, les évêchés, les paroisses d'un même évêché...
Cet impôt était utilisé pour l'entretien des prêtres, des bâtiments de l'église et le financement des oeuvres d'assistance aux pauvres, création et financement des écoles...
La dîme était prélevée sur tous les produits des champs et des jardins, sur les produits du bétail, sur les profits de la pêche et des moulins à eau et à vent, sur les bénéfices du commerce, de l’industrie, de la chasse. Mais très vite ces dîmes furent restreintes aux dîmes réelles portant sur les fruits de la terre et des troupeaux.
On distinguait :
les grosses dîmes sur les revenus les plus importants : froment, seigle, orge, avoine et vin,
les menues dîmes sur les légumes et les fruits des arbres
les dîmes sur l'augmentation des troupeaux
La dîme, contrairement à son nom, était loin d’être toujours la dixième partie des fruits de la terre. Elle était affaire de coutume et variait en un même lieu d’un produit à un autre. La dîme était non portable, mais quérable, c’est à dire que le décimateur[1] allait chercher le produit de la dîme aux champs, au pressoir, au cellier ou à l’étable. Il lui fallait donc avoir recours à un « chercheur de dîme ». Les décimateurs ou leurs receveurs devaient être prévenus du jour de la moisson et l’enlèvement des gerbes ne se faisait qu’après distraction de celles qui leur revenaient.
Souvent, la dîme était détournée au profit d’un gros décimateur (évêque, chapitre de chanoines ou communauté religieuse, voire laïc) et le curé ne touchait plus alors qu’une petite partie du prélèvement, la portion congrue.
Pour la perception, les curés préférant être payés en argent, ils affermaient à des particuliers le soin de collecter la dîme. Ces baux étaient passés devant notaire pour des temps, conditions et sommes variables. Le preneur s'appropriait le fruit de la dîme moyennant une redevance annuelle versée soit en nature, soit en monnaie, au curé. Si l'accord passé avait été bon, les bénéfices étaient pour le preneur.
La loi de "Suppression des Privilèges" du 4 août 1789 supprima la dîme. La Constitution civile du clergé de 1790 créa un clergé salarié par l'État.
Bail de dîme
Ainsi en 1753, le curé Jacques Carbon donna à bail pour neuf années, la dîme dont bénéficiait la cure de Lalobbe (soit les deux quarts de la dîme totale versée par les habitants de Lalobbe et la totalité des menues dîmes). L’accord fut conclu avec Pierre Marandel et Jacques Florentin Meunier, marchands de Lalobbe qui furent chargés de prélever et percevoir la dîme. En contrepartie, ils devaient verser chaque année, au curé de Lalobbe, un « loyer » de 576 livres et lui donner deux agneaux, le tout payable en deux fois à la St Martin d’hiver et à Pâques.
Extrait du bail du passé devant Me Destrée, notaire à Signy l'Abbaye
[1] Ecclésiastique, parfois laïque, à qui revenait le bénéfice de la dîme levée sur une paroisse et qui, en retour, devait participer aux frais d'entretien de la paroisse
Comments