L'Eglise au cours du 18ème
- catherinepaulus
- 3 déc. 2024
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Dernière mise à jour : 22 mars
1700 et 1715, des cloches fragiles
En avril 1700 , la grosse cloche se casse en sonnant les vêpres. En Août de la même année, elle est refondue avec une autre petite cloche et trois nouvelles cloches sont coulées et moulées dans la nef de l'église puis baptisées comme le voulait la coutume.

Jusqu’au milieu du dix-neuvième siècle, la fabrication des cloches se faisait sur place, au pied du clocher par le maître fondeur et son aide. Ils recevaient l’appui des villageois pour hisser la cloche à sa place définitive. Une fosse de coulée et un four étaient construits sur place. Pendant des siècles les fondeurs de cloches ambulants sillonnèrent la France et l'Europe, transportant de ville en village leur matériel, se réduisant à peu de chose, en dehors de la planchette en bois gravée comprenant lettres, chiffres, éléments de décor et marque. Ils signaient les cloches de leur nom suivi de la mention du pays d'origine ou de leur marque. Les artisans fondeurs étaient appelés clochetiaux en Lorraine ou seintiers (du latin médiéval sein qui voulait dire cloche; d'où le mot tocsein : toque sein). Ils étaient très considérés et le titre de bourgeois leur était parfois décerné
Ce travail d’itinérants s’explique par deux principales raisons. Tout d'abord, contrairement à son apparence, une cloche est un objet très fragile, les routes et le mode de transport de l’époque ne pouvaient garantir une livraison sans dommage. Et la seconde raison, c'est une confiance limitée dans les fondeurs, ainsi avec une coulée sur place, des contrôles pouvaient être effectués.
En 1715, la petite cloche se casse en sonnant la messe de Pâques, elle est de nouveau coulée en juillet de la même année.

1716, Installation d'une horloge d'église

Une horloge est installée dans le clocher pour "mécaniser" les sonneries.
Les premières horloges mécaniques apparaissent au XIVème siècle. Elles servent à commander les sonneries des cloches, et n'ont pas de cadran. Elles seront dotées de cadrans à une seule aiguille au XVème siècle. C’est à partir du 17ème siècle que commence à apparaître les cadrans d'horloge sur les églises des villes et des villages. Les habitants ne possédant pas de montre, l'horloge est la référence de temps dans la commune. L'horloge est souvent située à intérieur du clocher sous la chambre des cloches. Elle commande le ou les cadrans extérieurs par l’intermédiaire de tringlerie et renvoi de pignons.
Le texte ne dit pas si un cadran extérieur existait, mais indique seulement que l'horloge a été faite pour "sonner sur les trois cloches".
Si vous souhaitez en savoir plus sur les horloges, consulter le site très intéressant https://andrezel-village.e-monsite.com/pages/patrimoine-communal/horloge-de-clocher/horloge-ancienne.html
1726, un nouveau calice

Un nouveau calice est fabriqué à Charleville. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les orfèvres ardennais réalisaient des pièces de très haute qualité. Les villes de Charleville, Mézières, Rethel et, en premier lieu, Sedan, étaient d'importants centres de production d'orfèvrerie civile et religieuse.
Le calice est le vase sacré qui, lors du sacrifice de la messe, reçoit le vin destiné à devenir le sang du Christ. Il est de matière précieuse ou noble et ne doit n’être affecté qu’à un usage liturgique. Le calice devient un vase sacré par la bénédiction donnée par le prêtre, en général au cours d’une messe.
1748, réparations : couverture, charpente, vitraux, lambris du choeur ....
En octobre 1747, le curé Carbon, successeur du curé Lepage, reçoit un courrier de l’abbaye St Martin de Laon dont dépendait la paroisse de Lalobbe, lui conseillant de saisir les dîmes des fermiers auxquels elles avaient été louées. La dîme devait notamment servir à entretenir les bâtiments religieux mais ni l’église de Lalobbe, ni le presbytère n’avaient bénéficié d'aucune réparation dont ils avaient visiblement besoin. De plus, il est demandé au curé Carbon d’assigner Mr Damart le tuteur des enfants Damart héritiers du curé Lepage afin qu’il participe aux réparations de l’église.
Le 9 novembre 1747, le curé Carbon informe Mr Damart que les réparations du presbytère seront à la charge des habitants de Lalobbe alors que la succession Lepage en était tenue. Par contre, les frais des réparation du choeur et cancel(*) de l’église seront partagées entre la succession, l’abbaye de Signy et celle de St Martin de Laon. Il lui demande de venir à Lalobbe afin d’éviter une assignation
(*) Cancel : endroit du chœur de l'église qui est le plus proche du grand Autel et ordinairement fermé d’une balustrade
Courrier du curé Carbon à Mr Damart (chargé de la succession Lepage)
J ay l'honneur de vous mander Monsieur que concurant au bien des mineurs j ay obtenu de Mr Lintendant que la reparation du presbyterre se feroit au depend des habitants, quoyque suivant l'advis des personnes au faitte, la succession de Mr Lepage en etoit tenue ; il s'agit quant a present de faire les reparations des choeur et cancelle de l'église de Lalobbe dont vous este tenu suivant le sentiment de Mrs Le prieur et religieux de St Martin pour les trois quart des menues, scavoir moitié a cause de la succession et un quart en vertu du bail, en outre moitié des grosses si elle sont a faire un quart a St Martin et l'autre quart a Signy l'abbaye, lesquelles abbayes ne refusent point de contribuer de leurs part, [...]
A Lalobbe ce 9° 9bre 1747 Votres tres humble et tres obeissant serviteur F Carbon
Traduction en français "moderne"
J'ai l'honneur de vous informer que, dans l'intérêt des mineurs, j'ai obtenu de Monsieur l'Intendant que la réparation du presbytère se fera aux frais des habitants, bien que, selon l'avis des personnes compétentes, la succession de Monsieur Lepage en soit responsable.
Il s'agit maintenant de procéder aux réparations du chœur et du cancel de l'église de Lalobbe, dont vous êtes tenu responsable selon l'avis de Messieurs le Prieur et les religieux de Saint Martin. Vous êtes tenu de payer les trois quarts des menues (petites) réparations, soit la moitié en raison de la succession et un quart en vertu du bail. De plus, vous devez payer la moitié des grosses réparations, si elles sont nécessaires, un quart étant à la charge de Saint Martin et l'autre quart à celle de Signy l'Abbaye. Ces abbayes ne refusent pas de contribuer à leur part.
Archives Départementales des Ardennes cote H202
Ces travaux sont importants et le 23 décembre 1747, deux artisans sont chargés d'effectuer les réparations, Jean Dogny couvreur à Signy pour 32 livres et 9 sols et Jean Constant, charpentier à Wasigny pour 60 livres.
Les frais sont partagés entre les « gros décimateurs » (bénéficiaires des dîmes les plus importantes) et payés en trois fois, un tiers au début et au milieu des travaux, le dernier tiers lors de l’achèvement du chantier.
Détail des travaux
Ce jourdhuy ving troisieme decembre mil sept cent quarante sept, marché fait entre Jean Dogny maistre couvreur demeurant a Signy l'abbaye d'une part et Mrs les religieux chanoisnes prémontrés de l'Abbaye Royalle de St Martin de Laon et Messieurs les Religieux de l'abbaye de Signy, et Mr Damart curé de Thillay en ardaisne basse Riviere, tuteur des enfants mineurs de Joseph Damart et de Gilette Lepage. Le dit Damart representé par Ponce d'Origny curateur des enfants mineurs et fermier de Mrs les Religieux de Sept Fontaines ordre de prémontré. Le dit Dorigny curateur des enfants authorisé a l'effet du present par le dit Damart par la lettre du trente novembre presente année mil sept cent quarante sept sous les offres de ratifications par devant notaires en cas de besoin de la part desdit sieurs, sous laquelle condition les parties cy dessus denommées ont trangissez de la maniere qui suit, Scavoir, moy dit Dogny couvereur pour la couverture du Choeur et Chancel de l'églisse de la paroisse de La Lobbe, me suis obligé d'en faire les reparations pour les couvertures serclement matereaux et façon comprises ainsy que pour la contre latte pour le prix et somme de vingt quatre livres neuf sols et pour les reparations des vitre dudit choeur et cancel compris les vergettes d'augmentantion avec les clavettes necessaires qu'il serat obligé de fournir ; la somme de huit livres, ce qui fait en tout la somme de trente deux livres neufs sols Et entre Nicolas Constant et les parties cy dessus denommées sommes convenus pour la charpente du l'ambry, choeur et Chancelle de laditte eglise, sommes convenus pour les bois et matereux, fournitures et autres, ainsy que quatre grosses agraffes de fer pour soutenir les pieces de charpente et trente six autres moyennes pour soutenir les courbes du lambry ainsy que les matereaux en clous et bois pour reparer le dit lambry, façon et matereau compris la somme de soixante livres, laquelle somme sera paye par nous susdits gros decimmateurs chacquns suivant la part et portion qu'il a dans les dismes de la ditte paroisse, un tiers en commençant, l'autre a la moitie de l'ouvrage et le dernier au parfait, qui sera rendu et le tout sous l'obligation des biens respectives des personnes contractantes .
Nicolas Constant charpentier a Wasigny - J Dogny P Doriginy curateur - F. Corps procureur de l'abbaye de Signy - F. Carbon ptr curé de La Lobbe, comme chargé de procuration pour Mrs les Religieux de l'abbaye de St Martin de Laon ordre de prémontré
Traduction en français "moderne"
Aujourd'hui, vingt-troisième décembre mille sept cent quarante-sept, marché fait entre Jean Dogny, maître couvreur demeurant à Signy l'Abbaye, d'une part, et Messieurs les religieux chanoines prémontrés de l'Abbaye Royale de Saint Martin de Laon, Messieurs les Religieux de l'Abbaye de Signy, et Monsieur Damart, curé de Thillay en Ardenne basse Rivière, tuteur des enfants mineurs de Joseph Damart et de Gilette Lepage.
Le dit Damart représenté par Ponce d'Origny, curateur des enfants mineurs et fermier de Messieurs les Religieux de Sept Fontaines, ordre de prémontré. Le dit d'Origny, curateur des enfants, autorisé à l'effet du présent par le dit Damart par la lettre du trente novembre de la présente année mille sept cent quarante-sept, sous les offres de ratifications par devant notaires en cas de besoin de la part desdits sieurs, sous laquelle condition les parties ci-dessus dénommées ont transigé de la manière qui suit :
Savoir, moi dit Dogny, couvreur, pour la couverture du Chœur et Chancel de l'église de la paroisse de La Lobbe, me suis obligé d'en faire les réparations pour les couvertures, serclements?, matériaux et façon compris, ainsi que pour la contre-latte, pour le prix et somme de vingt-quatre livres neuf sols. Et pour les réparations des vitres dudit chœur et chancel, compris les vergettes(1) d'augmentation avec les clavettes(2) nécessaires qu'il sera obligé de fournir, la somme de huit livres, ce qui fait en tout la somme de trente-deux livres neuf sols.
Et entre Nicolas Constant et les parties ci-dessus dénommées, sommes convenus pour la charpente du lambris, chœur et chancel de ladite église, sommes convenus pour les bois et matériaux, fournitures et autres, ainsi que quatre grosses agrafes de fer pour soutenir les pièces de charpente et trente-six autres moyennes pour soutenir les courbes du lambris, ainsi que les matériaux en clous et bois pour réparer ledit lambris, façon et matériaux compris, la somme de soixante livres.
Laquelle somme sera payée par nous susdits gros décimateurs chacun suivant la part et portion qu'il a dans les dîmes de ladite paroisse, un tiers en commençant, l'autre à la moitié de l'ouvrage et le dernier au parfait, qui sera rendu et le tout sous l'obligation des biens respectifs des personnes contractantes.
(1) Vergette : Tringles de fer horizontales scellées dans le mur et attachées aux panneaux par des liens de plomb à intervalles réguliers servant à assurer un complément de rigidité de l’armature du vitrail.
(2) Clavette : Une clavette est une tige de métal servant à fixer des panneaux de vitrail. Les clavettes passant à travers les pitons servent à serrer les bords des panneaux contre les traverses dans fêler les verres. Leur extrémité supérieure se termine parfois en crosse afin de les enlever plus aisément.

Le 4 juin 1748, les travaux sont terminés et il est constaté un supplément accordé à Nicolas Constant le charpentier pour 9 livres et 115 sols. Le total des travaux s’élèvent à 106 livres 4 sols. Le toit de l'église était en ardoises puisque Jean Dogny est qualifié à son mariage à Signy l'Abbaye en 1740 de "couvreur en ardoises".
Si parmi les lecteurs, il y a des couvreurs, à découvrir un intéressant ouvrage de 1761 consacré à "l'art du couvreur" en ligne sur Gallica Bnf
Une partie de ces travaux pourraient correspondre à la construction de la voûte dont parle l'architecte lors des travaux de rénovation au 19ème siècle.
Extrait du rapport de l'architecte

1771, de nouvelles cloches
Les trois cloches sont fondues et à nouveau coulées par un fondeur de Charleville.
Il existait à cette époque plusieurs fondeurs de la même famille Drouet. (Voir Revue historique ardennaise en ligne).

1774, Questionnaire sur l'état des paroisses du diocèses de Reims
Fin 1773, l'archevêque de Reims envoie un questionnaire imprimé à tous les curés de son diocèse et exige une réponse sous quinzaine. Le curé Demont de Lalobbe retourne l'imprimé le 24 janvier 1774.

On y apprend entre autre que l'église était simplement lambrissée, c'est à dire que la voûte ou le plafond n'étaient pas recouverts d'un enduit, les lambris étaient apparents (voir ci-contre exemple de voûte lambrissée).
Le curé donne les dimensions de l'édifice religieux :

le choeur(*) 8 pieds,
le sanctuaire(*) avec la sacristie : 18 pieds de large sur 25 pieds de long
la nef 40 pieds. (Un pied environ 32,5 cm).
Bien difficile de comparer avec les dimensions de l'église d'aujourd'hui, de nombreux remaniements ayant eu lieu en particulier au 18ème et 19ème siècles.
(*) Sanctuaire : le sanctuaire est la partie où se trouve l'autel et où s'accomplissent les rites sacrés. Le sanctuaire ne doit pas être confondu avec le chœur qui est l'espace où se tient les le clergé pour le chant de l'office divin. En principe, dans les petites églises, le sanctuaire et le chœur ne forment qu'un, mais le curé Demont les différencie.

La sacristie est séparée du sanctuaire par le grand autel et un lambris.
C'est à dire un lambris de revêtement recouvrant un mur, comme sur l'exemple ci-contre.
Selon le curé Demont, il n'y a pas de grosses réparations à faire, le pavé, le clocher et les cloches sont en bon état, les vitres (vitraux) permettent un bon éclairage de l'église, seul le mur du cimetière autour de l'église est "déchiré".
On apprend également que la messe est dite à 9 heures en été et 9 heures 30 en hiver, le catéchisme est enseigné à une heure et les vêpres sont célébrées à deux, "par usage", (bizarre alors que les vêpres marquent généralement la fin de la journée, coutume propre à Lalobbe ?) ; la paroisse compte 500 communiants.
Extraits du questionnaire (archives de la Marne 2G267)

1780 Procès verbal de la visite de l'Eglise
Le vingt septembre 1780, Pierre Pillard, prêtre curé de Rethel, doyen rural fait une visite de l'Eglise de Lalobbe, laquelle visite avait été annoncée aux habitants de Lalobbe par le curé Vaalet lors de la messe du dimanche. Le procès verbal est ainsi rédigé :
Extrait du procès verbal (archives de la Marne 2G267)
Premierement nous avons trouvé laditte eglise denuée presque totalement de linges, ny ayant que trois aubes dont deux vielles et toutes ressarciées(1), un seul surplis trois corporaux(2) seulement quant aux ornements(3) il ni s'en trouve qu'une verte il est necessaire d'en fournir a la fabrique deux ainsi qu'une violet. Il faut en outre achetter des vases d argent pour les stes huiles le st creme et les huiles saintes, cieux dont on se sert a present ne pouvant servir. Les chantres et les enfants de choeur sont sans soutane ni surplis. Le cimmetiere est ouvert de toute part tous les bestiaux y entrent.
(1) Ressarcir : raccommoder
(2) Corporal : Le corporal est le linge blanc que l'on pose sur la nappe d'autel, et sur lequel on place le calice et la patène, les ciboires .... Ce linge, le plus souvent carré, porte ce nom parce qu'autrefois l'on déposait directement sur lui l'hostie, le corps du Christ.
(3) Ornements : habits de cérémonie des représentants du clergé tels l'étole et la chasuble ou la chape pour le prêtre
Alors qu'en 1774, Mr Demont, le curé de Lalobbe avait précisé que l'église était en bon état, le procès verbal mentionne :
Extrait du procès verbal (archives de la Marne 2G267)
La toiture du choeur et de la nef est ouverte en mille endroit au point quil pleut sur l'autel sur la place de Mr le Prieur et dans la chaire.
Le procès verbal constate la pauvreté de la paroisse et ses difficultés à faire face aux dépenses nécessaires :
Extrait du procès verbal (archives de la Marne 2G267)
Pour satisfaire a toutes ces depenses nous nous sommes informés des deux marguillier actuels quelles etoient la tresorerie de la Fabrique. ils nous ont rendu compte que ces revenus ne montoient qua deux cents livre ce qui a peine est suffisant pour satisfaire aux charges ordinaires et que dans ces circonstances et vu l'état de pauvreté dans lequel etoit cette fabrique on espéroit en la justice de son excellence Monsgr l'Archeveque quil voudroit bien rendre son ordonnance pour obliger Mrs les gros decimateurs savoir M de St Martin de Laon et de Signy a faire les depenses necessaires pour fournir les ornements, linges, vases sacrés et habits necessaires pour que le service divin se fasse avec la decence convenable.
En octobre de la même année, un projet d'ordonnance est rédigé afin de procéder aux réparations et achats indispensables :
Extrait du procès verbal (archives de la Marne 2G267)
Vu le proces verbal de visite de l eglise paroissiale et cimetiere de Lalobbe de notre diocese en datte du 20 du mois dernier, par le sieur Pillar doyen et curé de Rethel, par lequel procès verbal il conste que ladte eglise est denuée presque totalement de linges et d'ornements n'y ayant que trois aubes dont deux sont vielles et hors de service, un seul surplis trois corporaux, qu'un ornement en etat de servir, que les vaisseaux(*) de St huiles ne peuvent plus servir, que les chantres et les enfants de choeur sont sans soutane et sans surplis que la toiture du choeur et de la nef est extremement defectueuse; et qu'il y pleut en diffents endroits, qu'enfin le cimetiere est ouvert de toutes part tout considéré avons ordonné et ordonons par ces presentes de faire racommoder les linges ornements qui peuvent l'etre et qu'en outre il soit achepté au moins une ou deux aubes, un ornement rouge, un blanc et un violet des surplis en nombre suffisant et des soutanes pour les chantres et enfant de choeur, des vaisseaux pour les St huiles. Ordonnons de plus de faire travailler incessament a la toiture du choeur et de la nef de ladte eglise et a la parfaite cloture du cimetiere. Toutes lesquelles depenses et reparations seront faites par ceux qui de droit y sont tenus. Et sera notre presente ordonnance notifiée à tous a qui besoin sera.
(*) Vaisseau : vase, récipient
Selon un édit royal d'avril 1695, l'entretien de de la nef de l'église et du cimetière était à la charge des habitants, les réparations du choeur de l'église et l'entretien des ornements, calices, livres... à la charge des décimateurs.

Les archives manquent pour savoir si cette injonction de fournir l'église en linges, ornements, soutanes.... de réparer la toiture de l'église et la clôture du cimetière fut suivie d'effets. Espérons-le !
Période révolutionnaire, deux cloches disparaissent

Extrait de "Statistique historique de la paroisse de Lalobbe" Copie de document faite par Charles Davesne en 1948.
Au lendemain de la Révolution française, les monnaies d’or et d’argent et les pièces en cuivre se font rares dans le royaume. À cette époque, les caisses de l’État étaient vides. On en était à chercher du métal pour fabriquer des armes ou de la monnaie. Divers décrets sont promulgués entre 1791 et 1793. On évalue à environ 100.000 le nombre de cloches qui seront fondues en 1792.

Le 23 juillet 1793, la Convention Nationale décrète qu’il ne sera laissé qu’une seule cloche dans chaque paroisse; que toutes les autres seront mises à la disposition du Conseil exécutif, qui sera tenu de les faire parvenir aux fonderies les plus voisines dans un délai d’un mois, pour y être fondues en canons.
On ne connait pas la date exacte de la disparition de deux des trois cloches mais depuis cette époque, le clocher de l'Eglise n'en abrite plus qu'une seule.
La suite de l'histoire de notre Eglise Saint Lambert,

NB : Les textes sur fond blanc sont tirés des "Additions de Pierre Marandel à la chronique de Jean Taté " en ligne sur (Gallica Bnf en ligne)
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