Les enseignants depuis 1940 jusqu'à la fermeture de l'école
- catherinepaulus
- 12 avr.
- 10 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 avr.
Anne Marie Legros
Son père est cultivateur à la Besace puis à la Crottière (il fut blessé par balle lors de la première guerre mondiale), lorsqu'elle nait en 1921. Elle est jeune institutrice à Lalobbe vers 1941 et fait la classe aux quelques élèves revenus au village après l'évacuation de mai 1940.
Ils ont, entre autres, pour nom, Louis Davesne qui habitait au Courmont, Guy et Louis Fortier du Faurigault, Léone et Marie Louise Morin de la Crottière, Thérèse Colas, Gisèle Legros de la Crottière, la petite soeur de l'institutrice et Pâquerette Courtois (ma mère).
Pâquerette a le souvenir d'une jeune institutrice qui savait se faire obéir et exigeait de sa petite soeur qu'elle l'appela en classe, "Mademoiselle" et non Anne ; elle souvient aussi de Louis Davesne qui devant les pleurs de Guy et Louis Fortier s'était exclamé : "C'est normal, ils sont un peu étranges, ils sont du Faurigault", alors que lui venait du Courmont !"
Melle Legros se marie à Lalobbe en 1946 avec Pierre Lebeau également instituteur. En 1951, elle est nommée à Librecy puis en 1953 à Charleville. Elle est décédée en 2000.
René Victor Antonin Couprie et Gilberte Lambert
Mr Couprie né à St Martin de Juillers (Charente Maritime) en 1920 est fils de cultivateur. Après avoir passer avec succès le concours d'entrée à l'école normale de la Rochelle en 1938, il épouse en 1942 à Dommery, Gilberte Lambert institutrice. Elle est née en 1920 à Montmeillant d'un père garde forestier. Le couple aura quatre enfants dont un nait à Lalobbe en 1943.
Ce couple d'enseignants a exercé à Lalobbe durant la deuxième guerre mondiale entre 1942 et 1945. Les garçons et les filles sont dans la même classe, Mr Couprie a la classe des "grands" et Me Couprie celle des "petits".
Le jour de la naissance de son premier enfant à Lalobbe, Mr Couprie donne congé aux enfants. A l'issue de la guerre, le couple d'enseignants est muté à Signy l'Abbaye et Librecy puis on retrouve Mr Couprie à Novion-Porcien.
Me Couprie décède à Paris en 1993 (inhumée à Dommery) et Mr Couprie en 1997 à la Rochelle.
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Marcelle Brasseur
Elle reprend son poste après la deuxième guerre mondiale et restera à Lalobbe jusqu'à sa retraite en 1955. (voir publication "Les institutrices......").
Léonce Rognion 1945 à 1968
Née Léonce Lefebvre le 10/5/1909 à Le Fréty, elle est la fille d'un cordonnier et d'une couturière. Son mari Paul Hyppolite Rognion est mécanicien, le couple aura trois enfant, Claude en 1932, Claudie en 1937 à Liart et Jean François né à Lalobbe en 1949. En octobre 1945, elle est nommée à Lalobbe, elle avait été précédemment institutrice à Flize, Liart, Le Frety. Elle prend la classe des garçons jusqu'au départ en retraite de Melle Brasseur qui tenait l'école des filles.
Au départ de cette dernière, l'inspecteur d'académie souhaite une réorganisation de l'école en deux classes à trois niveaux : celle des petits (section enfantine, cours préparatoire et Cours élementaire 1ère année) qui sera tenue par Me Rognion et celle des grands (Cours élémentaire 2ème année, Cours moyen 1ère année et Cours moyen 2ème année).
La classe des petits s'installe dans l'ancienne école des garçons et celle des grands dans l'école des filles.
Me Rognion sera par la suite directrice de l'école de Lalobbe et restera en poste jusqu'à sa retraite en 1966. Elle décède à Signy l'Abbaye le 20 mars 1974.



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Cécile Renault 1945 (remplacement) et 1958 à 1960
Avec l'aide de Franciane Philippot, j'ai découvert une nouvelle institutrice qui a exercé à l'école de Lalobbe entre 1958 et 1960. Il s'agit de Cécile Renault née en 1923 à Signy l'Abbaye. Et en faisant appel aux souvenirs scolaire de Pâquerette, ma mère, j'ai appris que cette même institutrice a assuré le remplacement de Me Couprie (institutrice titulaire) en 1945. Est-elle restée en poste entre 1945 jusqu'en 1960 ? Impossible à dire pour l'instant. Melle Renault est décédée en 2013 à Charleville-Mézières.
Franciane se souviennent du verre de lait chocolaté bien chaud qui était distribué aux élèves à la récréation du matin.

Les plus âgés s’en souviennent sûrement : en 1954, Pierre Mendès France, alors président du Conseil, instaure le verre de lait quotidien pour les écoliers. Une mesure destinée à lutter contre la dénutrition (c’est encore la période d’après-guerre) et… l’alcoolisme ! Il est encore courant, à cette époque, de donner bière ou vin aux enfants. Le slogan de Mendès France : « Pour être studieux, solides, forts et vigoureux, buvez du lait ! ».

Les écoles étaient subventionnées pour "l'amélioration de l'hygiène alimentaire". La mairie de Lalobbe reçoit 16 200 francs (anciens francs) soit environ 338€(*) pour le dernier trimestre 1957 et le premier trimestre 1958.
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Deux ans après l’instauration de ce verre de lait, Pierre Mendès-France fait interdire toute boisson alcoolisée dans les écoles aux enfants de moins de 14 ans. Au-delà, de cet âge, les enfants pouvaient (avec l’accord de leurs parents) continuer à consommer des boissons ne dépassant pas 3° d’alcool par litre. La consommation d’alcool dans les établissements scolaires n’a été officiellement interdite par une circulaire qu’en 1981 !
Annick Cousin 1962
Elle figure dans le recensement de 1962 en tant qu'institutrice, elle a 19 ans. Pas de renseignements sur son parcours professionnel et sa vie de famille mais quelques précisons sur ses parents :
Son bûcheron, Eleonor Cousin est originaire de la Mayenne, sa mère Régine Jacob habite à Lalobbe. Durant la 2ème guerre mondiale, il est prisonnier de guerre dans les Ardennes et travaille comme charretier à la ferme de la Sauge Aux Bois (ferme Millart aujourd'hui), que la Wol[1] exploitait. Après la guerre, la famille réside dans l'ancien presbytère de Lalobbe puis exploite une ferme à Rogiville et ensuite à Gauditout (la ferme de Jean Colas et ensuite de Guy et Rosette Colas). Ils quittent Lalobbe pour Laval-Morency.
Personnel employé par la Wol dans les fermes de Gauditout et de la Sauge Au bois
Une petite anecdote : Pâquerette Courtois (ma mère) alors âgée de 9 ans promenait la petite Annick dans son landau mais maîtrisant mal l'engin, le bébé et la "nounou" en herbe se retrouvèrent dans un des fossés de la Sauge Aux Bois.
Rentrée 1962
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Yvette Irène Aurélie Aline Lingrand
Elle est née à Le Veurdre, (Allier) le 23 janvier 1916, son père, facteur, était de Montmeillant, sa mère était de Chaumont Porcien. Elle succède à Me Rognion en 1966 et prend la classe des petits. Elle est également secrétaire de mairie. Elle continue toute sa carrière à Lalobbe jusqu'à sa retraite en 1981. Elle est décédée à Chaumont Porcien en 1991.
Annie Masson née Maujean
Elle est née à Vichy dans l'Allier en 1946, son père, originaire de Meurthe et Moselle était inspecteur de la sûreté (policier) et sa mère originaire de Cusset (Allier) était secrétaire. A l'âge de 22 ans, elle est nommée à Lalobbe le 15 septembre 1968 et y reste jusqu'aux vacances de 1970.
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Année 1969-1970
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Au cours des deux années scolaires 1970-1971 et 1971-1972, au moins sept instituteurs et institutrice remplaçant(e)s ou stagiaires se succèdent :
Antoinette Mauro 10/09/1970 remplaçante
Yveline Charlier 10/9/1970 au 26/9/1970 stagiaire
Marie Claude Carpentier-Patry 4/11/1970 remplaçante
Jean-François Husson 18/12/1970 remplaçant
Martine Moreau 1971 remplaçante
Christian Guille 1971 stagiaire
Françoise Cocu 14/9/1971 remplaçante
Année 1971-1972

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Années 1972 à 2005
A la rentrée de septembre 1972, un couple d'enseignants fraichement diplômées prend les deux postes restés vacants et s'installe définitivement à Lalobbe :
Claude et Danièle Carpentier
Nés tous les deux en 1950, ils ont 22 ans lorsqu'il arrivent à Lalobbe avec leur fils Cyril. Claude est nommé Directeur d'école et Danièle, institutrice adjointe. Trois autres enfants viendront agrandir la famille. En 1977, Claude se présente aux élections municipales qu'il remporte et devient conseiller. En 1981, il obtient le poste de secrétaire de mairie.

Découvrez les noms des élèves de gauche à droite (sauf erreur)
Durant sept ans, l'école continue de fonctionner avec deux classes ; puis en 1979, par manque d'effectifs, les élèves sont regroupés en une seule classe à 6 niveaux que dirige Claude jusqu'en 2005, quant à Danièle elle est nommée à Draize, puis à Launois.
Claude et Danièle mettent en pratique la pédagogie Freinet(*), une démarche éducative active, participative et centrée sur l'enfant. Et c'est ainsi que les enfants sont initiés à l'informatique, la photographie, les langues étrangères...
(*) Fondée par l'instituteur Célestin Freinet (1896-1966), cette pédagogie revendique un contexte d'apprentissage où chaque enfant peut s'exprimer, se responsabiliser, coopérer, expérimenter et s'ouvrir sur le monde
Quelques souvenirs

L'école participe avec 82 autres écoles du département, au challenge-lecture et emporte avec brio le "défi lecture"(*).
(*) Dans le cadre du défi de lecture , les enfants sont mis au défi de lire une gamme de livres et sont encouragés à relever le défi avec toute une gamme d'incitations et d'activités.
Parmi les nombreuses autres activités que les enfants découvrent, on peut en citer quelques unes :
la rédaction et parution d'un journal le "Marcassin"

les sorties natures comme celle de cyclotourisme dans la forêt de Signy,
un séjour à St Gervais en Haute Savoie (février 1985)
un voyage à Paris (année 1999-2000)
la visite d'une bergerie (1990-1991)
la participation à la fabrication du cidre chez Mr et Me Morin à la Crotière
la visite de l'usine Tratub
la participation au bicentenaire de la révolution française
Des spectacles sont donnés avant les vacances de Noël, au cours desquels les enfants présentent aux habitants du village des petites scènettes.

En 1999-2000, Danièle profite des possibilités d'une retraite anticipée pour quitter l'enseignement afin de se consacrer à ses chambres et tables d'hôtes de la Besace où elle accueille de nombreux touristes.
Claude prend sa retraite en 2005 et l'école ferme définitivement.

Après des travaux de rénovation en 2011, deux duplex locatifs sont créés dans les locaux de l'école mixte (bâtiment de l'ancienne école des filles).
[1] La Wol : Après la défaite et l'armistice de juin 1940, les Allemands s'installent dans les Ardennes, largement vidées de leur population lors de l'exode. Au début du mois de juillet, une grande partie du département, au nord de la rivière Aisne, est intégrée à la zone interdite. L'entreprise agricole allemande Ostland, prend alors en charge l'exploitation de près de 50 % des terres confisquées aux agriculteurs français. Cette présence allemande bouleverse aussi les structures villageoises des campagnes. Le chef de culture, véritable maître du sol, est une figure toute puissante de l'Occupant dans les villages. La remise en culture des campagnes nécessite une abondante main-d'œuvre. La WOL mobilise alors de multiples catégories de populations : des prisonniers français de métropole et des colonies d'Afrique du Nord, des agriculteurs ardennais transformés en ouvriers sur leurs propres terres, des Juifs recrutés dans la région parisienne et des déportés polonais. L'ampleur des prédations, des vexations subies, marque durablement l'histoire des Ardennes.
(cf "La WOL: une entreprise agricole dans les Ardennes pendant la seconde guerre mondiale" de Anne François, Philippe Moyen)
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